Quelle autorisation est nécessaire pour construire une Tiny House ?

Vous avez la tiny house en tête, le terrain en vue… et un doute qui gratte : DP (déclaration préalable), PC (permis de construire), rien du tout ? En France, la réponse dépend de trois choses très concrètes : le type de tiny house (démontable/sur roues ou fixe), la taille (emprise/surface) et la durée d’installation. Voici la boussole, en langage courant.
D’abord : votre tiny house est-elle démontable… ou fixe ?
- Tiny house démontable / sur roues
Juridiquement, on parle de résidence démontable constituant l’habitat permanent (créée par la loi ALUR) : sans fondations, équipée, occupée au moins 8 mois/an, et facilement démontable. Cela n’exonère pas des règles d’urbanisme si vous restez sur place.
- Tiny house fixe (sur dalle/pilotis)
Elle est traitée comme une construction classique (mêmes règles qu’un studio bois). L’autorisation se décide ensuite selon la surface et le site.
Quelle autorisation selon la taille ?
- Petites surfaces : en droit commun, dès > 5 m² d’emprise ou de surface de plancher, une déclaration préalable (DP) est requise ; au-delà d’un seuil, vous passez en permis de construire (PC). (Les seuils varient selon zone et contexte ; référez-vous aux articles R.421-9 et suivants.)
- Secteurs protégés (abords de monuments, sites classés) : l’exigence monte vite (PC plus fréquent, parfois dès de petites surfaces). Votre PLU/ABF a le dernier mot.
Astuce utile : demandez un certificat d’urbanisme à la mairie pour connaître noir sur blanc ce qui s’applique à votre parcelle.
Et la durée sur place ? (le fameux seuil des 3 mois)
Même sur roues, stationner plus de 3 mois par an au même endroit (périodes consécutives ou non) déclenche une déclaration préalable, sauf cas particuliers (camping/PRL). Autrement dit : “mobile” ≠ “hors règles” si vous restez.

- 5 à ~20 m² (selon contexte) : DP.
- Au-delà : PC.
Le PLU peut durcir (gabarits, aspect, reculs). Vérifiez localement.
Vous basculez dans l’aménagement de terrain : déclaration préalable d’aménager si la surface totale créée est limitée, permis d’aménager au-delà (article R.421-23).
- PLU ignoré : un projet accepté dans une commune peut être refusé dans la commune voisine. Le PLU (et parfois l’ABF) prime.
- Assainissement flou : il faut présenter une solution conforme (raccord, micro-station, etc.). Dossier incomplet = délai.
- Emprise sous-estimée : auvents/terrasses peuvent vous faire passer de DP à PC. Faites vos calculs avant le dépôt.
Feuille de route en 6 étapes
- Passez en mairie (urbanisme) : demandez le zonage PLU + un certificat d’urbanisme.
- Définissez le statut : démontable/sur roues (habitat léger) ou fixe.
- Mesurez l’emprise/surface ; notez si le site est protégé.
- Choisissez l’autorisation : DP ou PC (et, pour plusieurs tiny house, DP/PA d’aménager).
- Préparez les pièces : plan d’implantation, façades, photos, solution eau/élec/assainissement.
- Déposez et suivez l’instruction (délais + avis éventuels).
- Tiny house démontable/sur roues : statut d’habitat léger reconnu, mais autorisation si vous restez > 3 mois.
- Tiny house fixe : DP ou PC selon surface et site, comme toute construction.
- Plusieurs tiny house : DP/Permis d’aménager (R.421-23).
Découvrez où peut-on vivre avec une tiny house et quelle est la surface moyenne d'une tiny house sur nos articles dédiés.
Envoyez un mail à votre service urbanisme avec un plan d’implantation (cotes + photo), la durée d’occupation envisagée et votre solution d’assainissement. Vous saurez vite si vous partez sur DP, PC… ou un aménagement à prévoir.
Ainsi, votre tiny house passe du rêve Pinterest au projet autorisé, celui qu’on peut vraiment habiter.
















