Qu'est-ce qu'une consommation excessive ?

Un colis qui arrive, puis un autre “parce qu’il était en promo”. Des applis avec carte enregistrée, des paniers “pour plus tard” validés tard le soir. Rien d’illégal, rien de dramatique… mais une impression récurrente : acheter plus que nécessaire, plus vite que prévu, pour un bénéfice qui s’évapore. C’est ça, la consommation excessive : quand la fréquence, le volume ou le coût de nos achats dépassent nos besoins réels, nos moyens… et ce que l’objet nous apporte vraiment.
Définition simple d’une consommation excessive
On peut parler de consommation excessive lorsque, de façon répétée :
- on achète au-delà de l’usage (doublons, triples, “au cas où” chroniques) ;
- on achète au-delà du budget (découvert, dettes conso, épargne qui ne décolle pas) ;
- on achète au-delà du sens (objets vite oubliés, remords après coup).
Autrement dit : trop par rapport à soi, à ses besoins, à ses moyens, à son espace, à ses priorités.
Les signaux d’une consommation excessive
- Fin de mois tendue sans raison objective, épargne “reportée au mois prochain”.
- Multiplication des micro-débits (livraisons, abonnements, achats “confort” qui s’accumulent).
- Crédit à la consommation pour des biens qui ne créent pas de valeur.
- Tiroirs pleins d’articles neufs ou doublons (le fameux “j’avais oublié que je l’avais”).
- Retours fréquents… ou, pire, colis jamais renvoyés.
- Entretien/ rangement qui grignote du temps sans améliorer la qualité de vie.
- Achat “pansement” après une émotion (fatigue, stress, ennui), suivi d’un petit regret.
- Difficulté à dire ce que l’objet a vraiment changé un mois plus tard.
- La facilité gagne : achat en 1 clic, livraison express, recommandations “pour vous”.
- L’émotion décide : nouveauté, réconfort, sentiment d’appartenance.
- Le cadre pousse : prix barrés, packs “malins”, options “mieux notées”.
Tout est conçu pour fluidifier l’achat. La solution n’est pas la culpabilité, c’est de reposer des bords autour de soi.

Avant de payer, classez l’achat :
- Besoin : sécurité/santé/fonctionnement (loyer, courses de base, outils de travail).
- Confort : améliore souvent, dure assez (poêle fiable, bonnes chaussures).
- Plaisir : joie assumée (sortie, bel objet)… mais bornée.
- Investissement : crée de la valeur demain (formation, réparation, matériel durable).
Si “plaisir” grignote “investissement”, ou si “confort” se multiplie en doublons, l’aiguille pointe vers l’excès.
Trois garde-fous pour éviter une consommation excessive
- Retirez la carte enregistrée des sites, désactivez l’achat en 1 clic.
- Rangez les applis shopping dans un dossier “À réfléchir”.
- Validez les paniers le lendemain (règle 24–72 h pour le non-essentiel).
- Enveloppe plaisirs choisis par mois : quand c’est vide, on décale.
- Règle “un dedans = un dehors” (objet/abonnement). La place devient la limite naturelle.
Prix ÷ fois utilisées estimées. Une pièce portée 100 fois bat trois “affaires” oubliées. Ce calcul refroidit l’impulsion et valorise la qualité, la réparation, l’occasion.
- Photo des étagères (dressing, cuisine) aujourd’hui ; la même dans 30 jours.
- Bilan des micro-débits du mois : combien d’achats sans souvenir clair ?
- Question à froid : “Qu’est-ce qui a vraiment amélioré mon quotidien ?”
Si la réponse est “peu de choses”, ciblez la catégorie qui déborde (livraisons, déco, vêtements, gadgets) et appliquez une règle unique pendant un mois.
Si l’achat devient compulsif, qu’il crée de la détresse, isole, ou met en danger vos finances/relations, parlez-en à un professionnel (médecin, psychologue, conseiller budgétaire). Chercher du soutien est un acte de maîtrise, pas un aveu d’échec.
La consommation excessive n’est pas une question de morale : c’est un déséquilibre répété entre usage, budget et sens. On en sort avec des bords simples : frictions utiles, bornes claires, coût par usage, et une relecture régulière de ce qui sert vraiment.
Découvrez quels sont les types de biens de consommation et quels sont les besoins de consommation sur nos articles dédiés.
- Supprimez l’achat en 1 clic et retirez votre carte des sites d’achat.
- Créez une enveloppe plaisir bornée… et tenez-la.
- Vendez/donnez deux doublons qui dorment ; notez ce que ça change (place, tête, budget).
Dans un mois, si vos paniers sont plus courts, vos placards plus respirables et votre compte plus calme, vous aurez déjà inversé la pente.















