Pourquoi suis-je désorganisé ?

Matin pressé : vous cherchez vos clés, le chargeur a disparu, votre sac ressemble à une brocante miniature. Vous soufflez, vous vous dites “je suis désorganisé·e, c’est plus fort que moi”. Et si ce n’était pas vrai ? Si votre cerveau n’était pas le problème… mais l’environnement autour de vous ? Le désencombrement n’est pas une punition : c’est un moyen de rendre vos gestes plus simples que vos habitudes.
Colis, papiers, applis, notifications, objets “au cas où”…Ça rentre beaucoup, ça sort peu. Sans un circuit clair (don, recyclage, poubelle, revente), le bazar gonfle mécaniquement.
Plus vous avez d’options, plus décider épuise. On repousse, on empile, on verra plus tard. Des travaux célèbres montrent que l’excès de choix dégraderait la qualité des décisions (Iyengar & Lepper en 2000).Résultat : piles qui s’épaississent.
Chaque objet visible capte un peu d’attention. En labo, un espace encombré perturbe la focalisation (Princeton Neuroscience Institute, McMains & Kastner en 2011). Vous n’êtes pas “nul·le en rangement” : votre attention est aspirée par trop de signaux concurrents.
Pas de patère près de la porte, pas de vide-poches, pas de bac “à poster”, pas d’emplacement stable pour les câbles… Votre système repose sur la mémoire (fragile), pas sur le décor (fiable). Et la maison gagne, à chaque fois.
Petit inconfort honnête : parfois, on garde des objets qui racontent une version de nous (le matériel de sport “pour bientôt”). Ce n’est pas un crime, c’est une dissonance. Le désencombrement sert aussi à régler ça.
Le rôle du désencombrement : enlever le bruit pour que l’organisation tienne
L’organisation, ce n’est pas de jolies boîtes. C’est ce qui reste quand l’inutile est parti. Commencez petit, mais commencez par retirer, pas par réarranger.
Entrée, table basse ou plan de cuisine. Inventaire à rebours: remettez seulement ce qui sert la fonction de la zone (ex. sur la table basse: télécommande + livre en cours). Le reste sort.
Quatre sacs/bacs nommés près de la porte : Donner, Recyclage/Déchet, Vendre (fenêtre 7 jours), À l’essai 30 jours. Quand la sortie est prête, la décision devient légère.
Clés → patère + mini vide-poches ; Courrier du jour → bac “À traiter” unique ; Câbles → trousse dédiée ; Sac →crochet. Un geste = un emplacement.
Désactivez l’achat en 1-clic, coupez les notif promos, mettez la corbeille “don” à l’entrée. Dix secondes de friction en plus à l’achat, dix secondes de friction en moins au quotidien.
Quand le désordre cache autre chose
Si malgré tout vous perdez régulièrement des documents importants, arrivez systématiquement en retard “à cause des objets”, ou que le bazar altère le travail, la santé ou les relations, il peut être utile d’en parler à un pro (médecin, psychologue, accompagnement spécialisé). L’idée n’est pas de se coller une étiquette : c’est d’obtenir des outils adaptés quand l’attention et l’organisation sont mises à rude épreuve.

- Reset de fin de journée (5–7 min) : une surface clé dégagée, panier “à remettre en place” en main.
- Règle 1-pour-1 : un objet entre, un équivalent sort (don, recyclage, revente).
- Jeudi des sorties : chaque semaine, tout ce qui est dans les sacs quitte la maison.
- Quarantaine 30 jours : ce qui hésite part dans une boîte datée, hors de vue. Si rien ne manque d’ici un mois… sortie définitive.
En résumé : vous n’êtes pas désorganisé·e, vous êtes mal outillé·e
Votre cerveau fonctionne, c’est le décor qui doit l’aider. Le désencombrement retire les obstacles, puis l’organisation trace des rails simples : une place pour chaque chose, des sorties faciles, des routines courtes. Moins d’objets “à surveiller”, plus d’air… et des matinées qui se passent sans course d’obstacles.
- Dégagez une surface stratégique en 20 minutes (entrée, table, plan de cuisine).
- Installez vos 4 sacs de sortie près de la porte.
- Donnez un emplacement unique à vos clés, à votre sac et aux papiers du jour.
Observez la différence demain matin. Si vous partez sans soupirer, c’est que le système commence déjà à travailler pour vous.





